La mort lente du canal d’Orléans – 1 –

Bonsoir à toutes et à tous, Dans le bulletin municipal numéro 9 de Janvier 1973, on pouvait lire l'article suivant : La mort lente du Canal d'Orléans Les peuples heureux, dit-on, n'ont pas d'histoire. Il en est de même apparemment pour les choses et c'est sans doute pour la raison inverse que notre infortuné canal, faute d'eau, a fait couler tant d'encre depuis près de trois siècles. Sa naissance fut pénible, son existence presque toujours précaire. Délaissé peu à peu il fut condamné à mourir lentement d'inanition. Bientôt tricentenaire. Conçu au début du règne de Louis XIV le projet de sa création fut abandonné puis repris plusieurs fois. Finalement, en 1677, un bourgeois parisien obtint du souverain l'autorisation de creuser le lit de cette voie d'eau pour acheminer les bois de la forêt d'Orléans. L'opération se heurta à de multiples obstacles. Il fallut douze ans pour relier le Loing à la Loire, de Buges jusqu'à Combleux. Pourquoi Combleux et pas Orléans? Probablement parce que la Loire était alors considérée comme navigable. En dépit des difficultés de nombreux bateaux assuraient en effet de ville en ville des services de touage. Le bilan de la première année fit naître l'optimisme : 2000 embarcations de différents tonnages circulèrent sur le canal. Mais, par la suite, le trafic diminua jusqu'à devenir nul durant les fréquentes périodes de sécheresse. Et puis, la batellerie ayant déserté la Loire, on se rendit compte que le canal ne pourrait pleinement servir que s'il était prolongé jusqu'à Orléans. D'abord pour développer les relations Est-Ouest avec ce premier embryon d'une grande voie navigable destinée à relier entre elles les villes ligériennes, ensuite pour lutter contre le danger de concentrer sur la frontière Est la majeure partie de l'activité industrielle. Ces arguments étaient valables. Ils rencontrèrent en haut lieu des échos favorables. Cinquante ans passèrent néanmoins avant…

Continuer la lectureLa mort lente du canal d’Orléans – 1 –