Le vendredi 20 décembre 2024 à 19h en salle 1 de l’Argonaute (Orléans), Christian Veillon nous fait l’amitié de présenter une conférence sur l’histoire de la verrerie de la Chapelle Saint-Mesmin et de Duralex. A l’issue de la conférence, Christian Veillon présentera des éléments de sa collection personnelle d’objets.
Résumé : L’origine de la verrerie de La Chapelle Saint-Mesmin est liée au fabricant de vinaigre Dessaux, figure de l’industrie orléanaise. En 1850, Dessaux est propriétaire de vergers et de vignes autour du hameau de la Gabelière et utilise le raisin récolté pour fabriquer le vinaigre dans son usine d’Orléans. L’entreprise possède aussi une distillerie et commercialise de l’alcool de fruits. Vers 1900, cette activité est abandonnée au profit du stockage du vinaigre, et c’est en 1927 que l’on décide d’installer une verrerie afin de produire les bonbonnes nécessaires au conditionnement du produit. Cette verrerie est cédée en 1931 au parfumeur François Coty qui souhaite y produire des flacons. Il agrandit la verrerie et automatise la production. La verrerie commence à produire des articles de gobelèterie. En juillet 1934, Coty meurt subitement à l’âge de 60 ans. Il laisse derrière lui des dettes abyssales et l’usine est à vendre. La Compagnie de Saint-Gobain décide de l’acquérir dès septembre 1934. Elle continue à produire les flacons Coty, mais y expérimente aussi la technique du verre trempé pour la vaisselle. Le brevet de la vaisselle en verre trempé est déposé en 1944 et la marque Duralex enregistrée en 1945.La production du fameux Gobelet « Gigogne » des cantines démarre fin 1946. Il sera suivi par de nombreux articles de vaisselle diffusés dans le monde entier… C’est en 1954 que sera créé le célèbre gobelet « Picardie « qui connaît un succès mondial. L’activité de gobelèterie tourne à plein régime jusque dans les années 1970, époque à laquelle les difficultés apparaissent : sur-effectifs, concurrence, désintérêt progressif du groupe pour l’activité de verre creux…La verrerie sera vendue en 1997 à un verrier italien, puis cédée 7 ans plus tard à des repreneurs qui ne parviendront pas à la gérer correctement. En 2008, quatre actionnaires proposent un plan de reprise misant sur la qualité du «Made in France». L’entreprise connaît une période plus prospère, même si les difficultés restent nombreuses. Un nouveau four est construit en 2017.Au fil de ses difficultés chaque fois surmontées, la marque Duralex finit par bénéficier d’un fort coefficient de sympathie auprès des Français. Vendue en 2020 aux actionnaires de Pyrex, Duralex sera contraint de déposer une nouvelle fois son bilan au printemps 2024. Par la suite d’une décision du tribunal de commerce, elle devient une Société coopérative ouvrière de production (SCOP) en juillet 2024.