A la boulangerie

Bonsoir à toutes et à tous,

Changeons de sujet ce soir et revenons aux textes écrits par les élèves de M. G. GOBIN, instituteur à l’école de garçons de la mairie en 1947 et publiés dans la revue mensuelle de la coopérative scolaire « EN GRAPILLANT » :

A la boulangerie :

Jeudi dernier, maman me dit : »Je vais à Orléans ; en passant, je te laisserai à la boulangerie et tu verras papa travailler ».

Aussitôt arrivé, je rencontrai madame Desgland, la boulangère, et je lui demandai la permission d’entrer dans le fournil pour voir papa.

Elle répondit : « va !, c’est au fond du couloir, la porte à droite ».

Quand j’entrai dans le fournil, papa préparait les pains. Son apprenti, monsieur Roger Fautrelle, prenait la pâte dans l’ancien pétrin, la pesait et la jetait sur une planche ; là, papa la saisissait, faisait des baguettes d’égale longueur qu’il mettait dans les panetons. Quand ce travail fût terminé papa ouvrit la porte du four, décrocha une pelle suspendue au plafond et sortit les beaux pains croustillants de la fournée précédente. Ensuite, il alluma les deux brûleurs à mazout et l’on ne s’entendait plus parler….

Au bout de quelques instants, papa mit une autre fournée au four. Pendant que les pains cuisaient, un grillon chantait ; papa me dit que c’était « le grillon du foyer ».

En cherchant le cri-cri, je soulevai quelques brins de cotrets et j’aperçus des cafards qui se sauvaient. Je les tuai à coups de morceau de bois.

Mais, maman arriva et je repartis content d’avoir vu travailler papa.

Ce métier est pénible, éreintant, mal sain et beaucoup de boulangers sont malades du foie.

Pour votre information : La boulangerie Desgland se trouvait au 195 RUE DU FAUBOURG DE BOURGOGNE à SAINT JEAN DE BRAYE.

Le dernier boulanger avant la fermeture définitive se nommait : Thierry Bouchereaux.

Texte de Guy Bedouet (10 ans 1/2).

Sources : En grappillant – revue mensuelle – École publique de garçons – St Jean de Braye – Loiret –

2ème année – numéro 2 – Novembre 1947.

Boulangerie BOUCHEREAUX, anciennement DESGLAND

Cette publication a un commentaire

  1. RICHER

    Claude Bourdier, ancien élève de la classe de M. Gobin en 1947 :
    Je redécouvre toujours avec grand plaisir tous ces textes de mes camarades d’école que j’avais plus ou moins oubliés et qui font ressurgir des moments de notre vie passée. Ces moments de vie, ces petits plaisirs que nous trouvions dans notre quotidien doivent paraître complètement anachroniques aux jeunes d’aujourd’hui. C’est une autre époque, il faut bien l’admettre, mais cela ne nous empêche pas de les évoquer avec un brin de nostalgie.

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