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Henri Lavedan par Otto Wegener.
Fils du journaliste catholique Léon Lavedan, directeur du Correspondant, Henri Lavedan commença ses études au Petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin en 1867, alors dirigé par Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans. Il débuta lui-même comme journaliste, collaborant au Figaro, au Gil Blas ou à l’Écho de Paris. Il donna de très nombreux articles à ces périodiques ainsi que des contes et des dialogues sur la vie parisienne, dont beaucoup furent ensuite réunis en volumes. L’un d’eux, la Haute, raille les aristocrates, inaugurant une veine que Lavedan allait ensuite exploiter largement sur la scène.
En 1890, il se tourna vers le théâtre en donnant avec succès à la Comédie-Française Une famille. En 1892, Le Prince d’Aurec (plus tard rebaptisé Les Descendants), fut refusé par Jules Claretie à la Comédie-Française mais applaudi au Théâtre du Vaudeville où il eut plus de cent représentations : l’auteur y développe un de ses thèmes de prédilection, la satire de la noblesse, accusée de frayer avec la haute finance juive.
Suivirent de nombreuses comédies brillantes et spirituelles : les Deux noblesses (1894), Catherine (1897), Le nouveau jeu (1898), Le Vieux marcheur (1899), Le Marquis de Priola (1902), tentative de transposition du mythe de Don Juan à l’époque moderne, Varennes (1904) (en collaboration avec G. Lenotre), Le bon temps (1906), L’assassinat du duc de Guise (1908). Il triompha avec le Duel (1905, Comédie-Française), pénétrante étude psychologique des relations entre deux frères en même temps qu’appel à l’apaisement au moment des déchirements induits par la loi de séparation des Églises et de l’État. Sa pièce l’Assassinat du duc de Guise (1908) fut la source d’un film du même nom, réalisé en 1908 par André Calmettes et Charles Le Bargy.
Au moment de l’affaire Dreyfus, il rejoignit le camp anti-dreyfusard et la Ligue de la patrie française, ligue anti-dreyfusarde modérée. Son nom côtoie les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, les poètes José-Maria de Heredia et Pierre Louÿs, le compositeur Vincent d’Indy, etc.
Après la Première Guerre mondiale, face à la transformation profonde de la société décrite dans ses comédies, Lavedan choisit de cesser d’écrire pour le théâtre. Il publie une chronique romanesque en 7 volumes (Le Chemin du Salut, 1920-1924), un essai historique sur Saint Vincent de Paul (Monsieur Vincent aumônier des galères, 1928) et des mémoires (Avant l’oubli) parus dans La Petite Illustration (1933-1938).
Il fut élu à l’Académie française, le 8 décembre 1898, en remplacement d’Henri Meilhac. En mars 1898 il se marie avec Mathilde Auguez, artiste lyrique, d’où une fille Geneviève (1886-1906).
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (19e division).
A Orléans, une rue du quartier Est d’Orléans porte son nom, entre la rue Saint Marc et la rue du Faubourg de Bourgogne.