Bonsoir,
Ce soir, nous allons vous parler de la propriété du Grand Carré ou Carré
Cette propriété date vraisemblablement du XVIIe siècle.
Elle comprenait, à l’origine, un ensemble de bâtiments en “U” fermant avec un portail, un portillon, un mur donnant sur la rue et une cour intérieure.
Au rez de chaussée plusieurs pièces, une chapelle, un escalier donnant accès aux étages.
Au premier étage, partie centrale avec couloir au Nord desservant d’Ouest en Est plusieurs pièces, grenier sur le tout avec plusieurs petites pièces.
Les dépendances étaient importantes : des garages, une chaufferie, un bûcher, une orangerie, une remise contenant des chais avec un grenier au-dessus, une autre grande pièce avec deux pressoirs et
des cuves.
Dans le parc, on trouvait deux serres et un chenil.
Un clos de vignes descendant jusqu’à la Loire complétait le tout.
Cette maison de campagne et ses dépendances auraient eu la visite de nombreuses personnalités.
Le Ministre Claude PAJON, né à Romorantin en 1626 séjournait dans la maison du “Carré” lorsqu’il était ministre de l’Eglise Protestante d’Orléans dont le temple avait été transféré à Bionne. Son habitation principale se situait rue de la Vieille Monnaie à Orléans dans une maison du Ministère de la religion prétendue réformée que le consistoire possédait.
Il était considéré comme une personnalité importante du protestantisme, ses talents remarquables et ses qualités de coeur lui valurent l’estime et l’affection des catholiques eux-mêmes.
A partir de 1679, un jeune homme, Isaac PAPIN vint étudier auprès de son oncle la théologie et les langues grecque et hérétique. Il était le fils de Madeleine Pajon, soeur du ministre, cousin du fameux Denis Papin, le célèbre physicien.
Il décéda le 19 juin 1709.
En 1717, Jacque-Eugène d’Allonville, chevalier de Louville, mathématicien, Colonel de Dragons, astronome et membre de l’Académie des Sciences, né le 14 juillet 1671 aurait habité au Carré. Il était le frère du marquis de Louville, ami de Fénelon qui fut chargé de conduire le petit-fils de Louis XIV sur le trône d’Espagne. Astronome, il établit derrière la propriété un observatoire de trente cinq pieds, surmonté d’une lunette de trente pieds “destinés à lui faire voir les étoiles de plus près” (un pied équivaut à environ 33 cm).
L’abbé Patron, dans ses recherches historiques sur Saint-Jean de Braye, précise qu’au moment de la révolution l’Abbé Mérault fut longtemps caché dans les greniers du château de Carré où pendant la nuit il célébrait le saint sacrifice et administrait les sacrements aux fidèles.
Plusieurs propriétaires se sont succédés dont Monsieur Dumuys-Ravot qui fut Maire de Saint-Jean de Braye de 1813 à 1830,
la famille Montjotin, de 1882 à 1946.
Pendant la guerre 1939/1945, ce “château” a été réquisitionné par les Allemands, comme beaucoup sur la commune.
De 1947 à 1987, les bâtiments d’habitation et le parc sont devenus la propriété d’un commerçant d’Orléans.
En décembre 1987, la Ville de Saint-Jean de Braye les rachète. En novembre 2002, après plusieurs transactions, les bâtiments d’habitation ont été rachetés par deux particuliers amoureux de vieilles pierres qui, à travers un projet de réhabilitation, ont conservé la structure (poutres apparentes,
enduits à la chaux, rampes d’escalier du XVIIe siècle) donnant à l’ensemble un bel exemple du respect de l’existant.
Un an après, douze appartements ont ainsi été réalisés pour être loués.
CPA : collection G. Creusillet (hier)
Photos aujourd’hui : JJR
Bonne soirée à toutes et à tous.