Bijou et son maître, Marcel Besson.
Bonsoir à toutes et à tous, Ce soir, c'est BIJOU qui nous déclare (Propos débridés) Nous devons au hasard d’une promenade d’avoir rencontré Bijou. C’était à l’heure du déjeuner, il ramenait son maître, le sympathique Marcel Besson, à la maison. Nous en avons profité pour lui poser la question que tous les abraysiens ont sur les lèvres : - Que pensez vous, mon cher Bijou, de la situation chevaline actuelle à Saint Jean de Braye ? - Elle est mauvaise, très mauvaise, nous a répondu Bijou, d’un air sombre. Savez vous qu’en 1944, il y avait encore dans la commune 67 chevaux, un mulet et un âne. C’était encore la belle époque pour ceux de notre race. On les croisait partout dans la campagne au milieu des vignes et des champs, et les maisons faisaient de toutes petites tâches dans la nature. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que trois et l’on a beaucoup de peine à apercevoir les champs derrière les maisons. - Mais où sont vos frères ? - Pas très loin d’ici. Il y a Polka rue du Petit Vomimbert, chez André Moulé, et puis mon homonyme Bijou chez Paul Hamon rue de la Godde. Comme moi, ils vivent comme des coqs en pâte, choyés par leur maître, bien logés, bien nourris, et le travail ne les accable pas, bien que nous soyons encore francs du collier. Mais, nous sommes tous vieux et au train d’enfer où vont les choses, la race chevaline ne tardera pas à s’éteindre complètement dans notre commune. - Ne pensez vous pas que les hommes sont bien ingrats envers vous ? - Ils le sont en effet et leur inconséquence me met « le mors dans l’âme » (1). Ils oublient que durant des siècles nous avons été leur principale énergie. - On n’arrête pas le progrès. - Le progrès ! Vous me faites rire. Tenez…