François Jabrillat, entrepreneur de maçonnerie, occupe les lieux depuis 1903. Suite au décès de son mari en 1922, Mme Jabrillat, reprend temporairement la propriété et l’activité de maçonnerie. A l’époque, la rue Gaston Couté s’appelle encore « Venelle de la Pellerine ». Le 26 rue Gaston Couté correspondait alors au 12 Venelle de la Pellerine.
Mme Jabrillat vend en 1924 à Raymond Doré et Louis Bonal (ou Bonnal, les orthographes varient). Raymond Doré et Louis Bonal sont beaux-frères.
Raymond Doré est le fils de François Doré (né en 1866 à Migny, cocher en 1917) et de Lucie Margueritat (née en 1873 à Charôst – Cher). Lucie et François ont eu 3 enfants : Marie (née en 1893 à Veaugues), Renée Andrée (née le 25 juillet 1901 à Saint Jean de Braye), et donc Raymond (né le 29 octobre 1892 à Charôst – comme sa mère Lucie – et décédé le 12 janvier 1975). Alors qu’il habitait avec ses parents au 4 rue Eugène Vignat, Raymond, ferreur en automobiles s’est marié le 20 octobre 1917, à Marie Rosalie Crochet (née le 9 octobre 1885 à Veaugues dans le Cher). Au moment de son mariage, Raymond était mobilisé comme soldat au 11ème régiment d’artillerie, à pied, au front des armées. Raymond et Marie ont eu deux enfants : André Raymond Henri (né le 12 juillet 1918 à Orléans, marié le 5 juillet 1947 à Marcelle Pirou et décédé le 11 mars 2000 à Saint Jean de Braye) et Raymonde Marie Suzanne (née le 29 octobre 1919 à Orléans et décédée le 14 juin 2012 à Orléans). A la naissance de André, son père Raymond, mobilisé au 11ème régiment d’artillerie, n’a pu reconnaître l’enfant. C’est Lucie Margueritat épouse Doré, sa grand-mère, qui l’a reconnu.
Raymond Doré et Marie Crochet ont été les témoins du mariage de Louis Bonal et de Renée Doré (la sœur de Raymond) le 14 septembre 1920 à Orléans. Louis Bonal était alors sergent à la 5ème section de commis et ouvriers militaires d’administration, en garnison à Orléans au Quartier Duportail.
Louis Bonal poursuit l’activité d’entrepreneur de maçonnerie des Jabrillat jusqu’en 1925 tout en ayant une activité de coupeur de chaussures chez Piedallu en 1926 et 1931. En 1925, Raymond Doré habite le rez-de-chaussée et le premier étage. Il y est rejoint par son père François, passé de cocher à laitier, et toute la famille, en 1928. Raymond est alors forgeron. Ainsi, en 1926, toute la famille (François, Lucie, Marie, Raymond, André et Raymonde Doré, Marie Doré-Crochet et Louis et Renée-André Doré-Bonal) habite au 12 Venelle de la Pellerine.
A partir de 1932 et jusqu’en 1949, François développe une activité de laitier, de marchand de fromages à pâte grasse au détail. Au décès de François le 31 août 1941, c’est sa femme, Lucie Doré née Margueritat qui reprend le commerce. Elle décèdera le 3 février 1953. Le fils de Raymond, André (qui habite 62 rue aux Ligneaux) participe à l’activité de marchand de beurre, de fromages et d’œufs au détail entre 1949 et 1957.
En parallèle de cette activité de laitier/marchand de fromages, Renée Bonal tient une épicerie de détail, de grainetier, de fruitier, et de regrottier (ou regrattier : celui qui vend à petite mesure, à petit poids / petit marchand qui vend des denrées et de la seconde main) de 1939 à 1957.
La maison fût détruite en 2022 pour la construction de 11 logements.
Un ancien du quartier raconte : « Mr et Mme Bonal vendaient du lait et des bonbons à 1 centime dans leur épicerie. Mme Bonal était la sœur de Mr Doré qui lui vendait le lait avec son épouse. Ils habitaient sur la place dans la maison de leurs parents ».
Commentaire de S. Racinoux : « Rue Gaston Couté il s’agissait bien d’une épicerie avec adjacent un abri pour la vente du lait en vrac … On y allait au ravitaillement avec notre pot au lait comme Pierrette. Dans ce cas elle s’appelait Jacqueline » (la sœur de S. Racinoux).
Photos Philippe Barbe à l’occasion de la démolition de la maison en 2022.
Sources :
- Archives d’Indre et Loir – Registre des Naissances 1898, 6NUM8/261/333
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – Fiches auxiliaires cadastrales – Propriétés bâties, imposition – Rue Gaston-Couté 4G842.
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – État Civil Naissances – 1ère série : n°419 (suite) à 749 (15 mai – 17 août 1918) – 2E416.
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – État Civil Naissances. – 1ère série : n°719 (suite) à 1085 (26 septembre – 30 décembre 1919). 2e et 3e séries (1919). Table de l’année 1919 – 2E423.
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – Recensement de la population de 1931. – Liste nominative : cantons nord-est et sud (av. table au verso de la page de couverture) (1 reg.) – 1F51
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – Recensement de la population de 1926. – Liste nominative : cantons nord-est et sud (av. table au verso de la page de couverture) (1 reg.) – 1F48
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – Mariages et divorces (avec tables) (1917) – 2E412
- Archives Municipales et Communautaires d’Orléans Métropole – Mariages et divorces. – 1ère série : n°500 à 950 (28 juin – 30 décembre 1920). 2e série. Tables de l’année 1920 – 2E431
- Nouveau dictionnaire françois, Tome second, 1793. Académie française, Paris.